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La communication de Greenpeace

Associer communication et association peut sembler contradictoire à première vue, si on rapproche la communication de la publicité, du marketing des entreprises, de l’objectif de vendre sur le marché. Il y a dans le monde associatif en général, une suspicion envers la communication, qui peut être synonyme de manipulation. Les ONG représentent l’intérêt général, la défense de grandes causes qui sont donc dans l’espace public non marchand. Elles s’adressent aux citoyens et non aux consommateurs. Cependant dans une société où la communication et la médiatisation sont omniprésentes, les ONG ont dû s’adapter, même si ce n’était pas au départ leur fonction première. Elle est devenue essentielle, en raison aussi de la montée de la concurrence et de la nécessité de trouver des ressources financières. En effet, elle constitue un moyen pour l’association de remplir ses missions et ses objectifs.

Greenpeace est une organisation non gouvernementale de protection de l’environnement présente dans plus de quarante pays à travers le monde. Première ONG écologiste du monde qui a été crée en 1979 suite à l’union des bureaux européens, américains et ceux du pacifique.

Depuis 1971, Greenpeace a constamment cherché à assurer la maîtrise de sa politique de communication par : le positionnement, la stratégie, les outils de communication employés.

L’action directe : c’est en partie ce qui explique l’impact de l’organisation. À côté des actions d’informations et de lobbying, Greenpeace est, depuis l’origine, présente sur le terrain. Cette action directe peut être symbolique (étendre une banderole représentant une tête de mort sur une centrale nucléaire), mais elle est souvent concrète et d’une réelle efficacité : implantation d’un centre de recherches en Ukraine pour mesurer l’évolution de la
radioactivité après
l’accident de Tchernobyl, création d’une base dans l’Antarctique pour surveiller les bases scientifiques présentes, etc.

La stratégie : la plupart des messages de Greenpeace sont bâtis sur le même modèle : un visuel fort, un texte militant, des arguments scientifiques. En effet, dans ses communications à destination du grand public, Greenpeace cherche toujours à visualiser les problèmes afin de les rendre plus concrets. Souvent, ces visuels tentent de provoquer un choc émotif qui, à l’instar de l’électrochoc, sont censés réveiller les consciences.  De plus, Greenpeace montre souvent des militants qui payent de leur personne. Cette mise en scène — Greenpeace a recours à ses propres photographes et cameramen — contribue à établir un mythe Greenpeace : les membres de l’association ne sont plus des militants, mais des chevaliers modernes protégeant la virginité de Dame Nature, contre les assauts outrageants des vils seigneurs de l’industrie. Contrebalançant ce discours émotionnel, les arguments scientifiques servent à légitimer le discours de l’organisation. Ils sont fournis par des experts reconnus pour leurs compétences et leur impartialité. Greenpeace leur confie l’écriture de rapports ou les convie à participer à ses expéditions. La stratégie de communication de Greenpeace est donc double : l’image pour sensibiliser l’opinion publique, les arguments scientifiques pour convaincre les décideurs politiques.

En premier lieu, Greenpeace pénètre dans l’espace médiatique grâce à la publicité. On retrouve la volonté de frapper l’imagination dans les anciennes campagnes publicitaires commanditées par Greenpeace. Parmi ces nombreux moyens de communication, l’usage des médias est essentiel. En effet les ONG en ont forcément besoin. Cela est une caractéristique des nouveaux mouvements sociaux et du répertoire d’actions de 3ème génération. Cela s’explique aussi par notre société médiatisée, par la concurrence entre les ONG, et par leur professionnalisation.

WWF

Dans les années 60-70, une vague de mobilisation environnementale a lieu avec les Organisations Non Gouvernementale (ONG=associations) environnementalistes, qui ressemblent aux nouveaux mouvements sociaux avec un mode d’action plus contestataire. On peut citer Greenpeace ou les Amis de la Terre. Avec la mondialisation et la multiplication des ONG, leur visibilité et leur pouvoir d’influence augmentent. En effet, au début écartées des lieux de pouvoirs, elles deviennent un partenaire essentiel. De plus, elles sont un des agents dans lequel le citoyen a le plus confiance.
Cette montée en puissance des ONG les oblige à évoluer, s’adapter et se professionnaliser.  Dans une société mondialisée où les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) priment, la communication devient pour elles un enjeu stratégique important. L’image est essentielle. Il est primordial pour elles de se différencier de la concurrence des autres ONG. Elles sont aussi dans l’obligation de diversifier leurs sources de financement et de chercher un maximum de donateurs. La communication est ainsi un outil indispensable pour promouvoir le développement durable et pour que l’ONG remplisse correctement ses missions. Elle répond à deux objectifs principaux : favoriser une prise de conscience et une action en faveur de l’environnement par le biais de la communication, et  accroitre la notoriété de l’ONG.

La WWF (World Wild Fund for Nature «fond mondial pour la nature ») est la première organisation non gouvernementale internationale pour la protection de la nature, de l’environnement et du développement durable. Cette association a été crée en 1961.

Leurs missions sont multiples, parmi les principales :

  • Restaurer les espaces naturels dégradés.
  • Surveiller l’application de la réglementation internationale et nationale des valeurs de notre association.
  • Sensibiliser les grands comme les petits sur la protection de l’environnement : la biodiversité, le réchauffement climatique, la pollution, le développement durable…

WWF organise, depuis peu, des évènements dans le but de communiquer aux français la menace du futur du panda, notamment par la déforestation et le braconnage. En effet les hommes détruisent petit à petit l’habitat de cette espèce. Aujourd’hui seuls 1 600 pandas vivent encore en pleine nature. Afin de communiquer aux français l’extinction de cette espèce, il expose dans des lieux clefs tels que la Tour Eiffel, le Grand Palais, le Trocadéro, la Place Royale à Nantes, etc;1 600 pandas sculptés en papier mâché, symbole de la disparition de cette espèce ainsi que la perte de la biodiversité et de l’urgence d’agir.

C’est une bonne manière de communiquer de façon ludique et amusante la disparition de cette espèce, ces expositions étant en plein air, elle sont ouvertes à tous, mais le message que veut transmettre l’association n’est pas forcément compréhensible pour tout le monde.

Dolphin Project – La Baie de la honte

Les cibles de la communication sont très diverses : les citoyens, les hommes politiques, les entreprises… A chaque cible, une méthode de communication peut être préférée. Mais dans tous les cas la communication doit faire face à un budget restreint. En effet généralement les associations n’ont pas les ressources pour faire de la publicité. Mais elles peuvent utiliser d’autres moyens et sont ainsi obligées d’être créatives, ce qui est leur force.

Les associations ont une manière bien à eux de communiquer, c’est un enjeux majeur pour délivrer leur message. Leurs moyens de communication sont très diversifiés : affiches choques, articles de presse, manifestations, évènements, films…

Dolphin Project est une association qui milite pour la protection des dauphins et la fermeture des delphinariums. Cette association a été crée en 1991 par Richard O’Barry, ancien dresseur de dauphin qui a participé au film Flipper.

Dolphin Project a voulu communiquer par le biais d’un film (La Baie de la honte – The Cove) le massacre des dauphins dans le monde. Moyen efficace de communiquer par images pour faire passer un message ; le film permet de choquer les gens sur un point sensible et de leur montrer ce qui se passe en réalité, en leur donnant un maximum d’information ; c’est plus attractif que si c’était un article de presse où la vérité de ce massacre aurait été minimisé. Un film peu créer plus facilement le buzz qu’un article ou qu’une affiche.

De plus ce film, qui est plus un documentaire, est très bien tourné. On peut remarquer que ça a été une réelle mission pour toute l’équipe de tourner ces images dans le but de dévoiler et de choquer la population sur ce qui se passe dans ce milieu aquatique. Ce documentaire est principalement tourné par des caméras cachés qui filme la scène de ce « marché », totalement illégal, de dauphins. La Baie de la honte a remporté l’Oscar du meilleur film documentaire en 2010.

Résumé du film: La Baie de la honte

        Après s’être fait connaître dans les années 60 par la série Flipper, l’ex-dresseur de dauphins Ric O’Barry est aujourd’hui un défenseur acharné des cétacés. A Taiji, au Japon, il se mobilise contre le massacre de plusieurs milliers de dauphins par an, perpétré à l’abri des regards.
Avec l’équipe de l’Oceanic Preservation Society, O’Barry  entreprend de révéler la vérité sur Taiji au monde entier. Malgré l’hostilité de la police locale et des pêcheurs, O’Barry et ses complices réunissent une équipe de choc : cadreurs et preneurs de sons sous-marins, spécialistes d’effets spéciaux, océanographes et plongeurs en apnée réputés se lancent dans une opération secrète destinée à rapporter des images de la petite baie isolée…

Il est possible de voir le film en entier sur YouTube (il est en plusieurs parties).